Le premier aqueduc, construit sous le règne d'Auguste par les militaires romains, mais aussi par des artisants maçons, enduiseurs, tailleurs de pierre romains (peut-être en même temps que la voie d'Agrippa qui reliait Lyon à Saintes), alimentait en eau les 6 000 à 8 000 habitants de MEDIOLANUM. Il prenait sa source à la Font-Morillon sur la commune de Fontcouverte. L’ouvrage réalisé en maçonnerie resta en service une cinquantaine d’années tout au plus. Le débit de ce canal était modeste : entre 3000 et 6000 m3 par 24 heures à l'état de neuf selon les estimations, devenant insuffisant au fur et à mesure du dévelopement de Mediolanum. Ce premier aqueduc mesurait 7400 mètres répartis sur les communes de Fontcouverte et Saintes et était constitué de 4 ponts, 3 murs-ponts, 1 tunnel de 530 mètres, un siphon en plomb de 2800 mètres, le reste étant en tranchée couverte.
Le deuxième aqueduc construit dans la première moitié du Ier siècle de notre ère sera capable d'alimenter la ville antique avec près de 20000 m3 d'eau par jour selon les estimations, soit une population de 35 à 50000 individus. Ce nouvel aqueduc reprendra les ouvrages d'arts du premier (les ponts et le tunnel) et doublera les conduites en tranchée. Deux nouvelles sources seront exploitées à Vénérand et au Douhet. Près de 4 km de tunnels supplémentaires seront creusés et le parcours total des conduits atteindra les 18 km.
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Profil des aqueducs antiques de Mediolanum
Ce livre propose une description scientifique accompagnée de photos et dessins, des ouvrages rencontrés au fil de l'eau, se déplaçant depuis la source la plus éloignée, jusqu’aux Thermes Romains de ville Saintes.
Pour franchir les collines, les Romains ont creusé des galeries souterraines. L'unique tunnel du premier aqueduc est celui du Plantis des Neuf Puits long de 530 mètres. La construction du deuxième aqueduc a entraîné le creusement de nombreux nouveau tunnels allant de 70 mètres à la Grand Font, 400 mètres à Vénérand, 500 mètres à la Foucherie, jusqu'à 800 mètres aux Fontaines.
Un tunnel exceptionnel de près de 2 kilomètres de long et jusqu'à 30 mètres de profondeur est supposé entre les communes du Douhet et de Fontcouverte, mais n'a pas encore étudié à ce jour.
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Découvrez les portions des aqueducs antiques de Saintes à partir de cette carte.
MEDIOLANUM (Saintes en Charente-Maritime), capitale de la Gaule Aquitaine au début du Haut Empire Romain, s’est dotée vers -20/-10 d’un premier aqueduc, le premier dans la nouvelle province d'Aquitaine, pour alimenter les Thermes et les fontaines publiques de la ville. L’eau courante potable a été amenée à Saintes par trois aqueducs successifs. Un troisième conduit du IVe siècle a été mis au jour en 2010.
L'étude et les fouilles menées depuis 2003 par la SahCM, sous la direction de l'archéologue Jean-Louis Hillairet, en font l'un des plus étudiés de France. Ce long travail d'exploration, de prospection et de réflexion permet aujourd'hui d'en comprendre le fonctionnement complexe et d'en restituer le parcours. Ce site présente une partie de ces recherches et sera alimenté régulièrement de nouvelles pages présentant les portions étudiées.
Au moins trois sources ont été exploitées pour alimenter les aqueducs antiques de Saintes. La première source est celle de la Font-Morillon sur la commune de Fontcouverte, à quelques kilomètres au nord de Saintes. Son débit de 3000 à 6000 m3 d'eau par jour se révèlera rapidement insuffisant face au développement rapide de la ville antique.
Le deuxième aqueduc ira chercher l'eau bien plus au nord, à la Grand Font sur la commune du Douhet, ainsi que sur la commune de Vénérand. L'exploitation de ces deux nouvelles sources permettra d'amener à Saintes près de 20000 m3 d'eau par jour.
Une possible quatrième source est supposée à la Font de l'Echalle depuis 2013. Son étude est à venir.
Les aqueducs suivent les courbes de niveau du terrain pour alimenter la ville située au sud des sources. Parfois, pour franchir un vallon, les Romains ont bâti de grands ouvrages d'art dont certains étaient monumentaux. Le plus petit pont était dans le bourg de Fontcouverte (50 mètres de long). Le plus monumental était le Pont de Hautmont avec ses 428 mètres de long, jusqu'à 29 mètres de haut et ses 62 arcades sur plusieurs niveaux.
Il existait également le Pont-Siphon de La Berlingue peut-être long de 480 mètres dans le vallon du même nom sur la commune de Saintes, qui croisait la voie d'Agrippa. Il reste aujourd'hui les vestiges du Pont des Arcs visible sur le terrain du golf de Fontcouverte, un ouvrage de 170 mètres de long.
LES GALERIES SOUTERRAINES DES AQUEDUCS
LES TROIS SOURCES DES AQUEDUCS
Les Aqueducs Antiques de Saintes
Ce site présente une partie des recherches effectuées depuis 2003 par Jean-Louis Hillairet, l'archéologue responsable de l'étude et des fouilles des aqueducs antiques de Saintes.
Remerciements pour les prospections pédestres et les fouilles qui ont eu lieu depuis près de 15 ans avec la participation matérielle et financière de la SAHCM (Société d'Archéologie et d'Histoire de la Charente Maritime) et ses nombreux bénévoles, tout particulièrement Vincent Miailhe pour les relevés topographiques et Gérard Couprie pour ses recherches de terrain. Remerciements également aux propriétaires des terrains fouillés pour leur intérêt ainsi qu'aux mairies.