PORTION PRÉCÉDENTE DES AQUEDUCS
Cliché 3 – Deuxième aqueduc avec
en haut le départ vers le pont
et à gauche vers le déversoir.
Le bassin
Avant que l’eau conduite par le premier aqueduc ne franchisse le pont de Hautmont, elle est réceptionnée dans un bassin carré de 1,70 m de côté à l'intérieur (Cliché 8). Assez bien conservé, il présente plusieurs réaménagements issus du deuxième aqueduc, voire du troisième (Cliché 9).
Le bassin initial est en partie comblé, en laissant un passage central en deux parties désaxées (Cliché 10) qui pourrait correspondre à une fermeture du conduit par des planches.
Le deuxième aqueduc
Le conduit du deuxième aqueduc a été réalisé dans une tranchée creusée dans le substrat rocheux, parallèle et en amont du premier aqueduc par rapport à la pente.
Les piédroits et le fond sont réalisés en béton moulé blanc composé de petites pierres calcaires liées à la chaux, avant de recevoir un enduit de lissage.
Le profil en est trapézoïdal. Au-dessus, la protection de l’eau est assurée par des dalles voutées, scellées avec du mortier qui les recouvre également.
Parvenu au niveau du pont de Hautmont, le conduit forme un carrefour dont une branche à angle droit est destinée à conduire l’eau sur le pont et l’autre dans son prolongement se dirige vers un déversoir (Cliché 3). Ce carrefour était également couvert par des dalles spécialement taillées.
À partir du carrefour, le conduit en béton moulé se déploie vers le pont sur 1,70 m, avant de rencontrer le conduit du premier aqueduc. À cet endroit de chaque côté, les piédroits sont réalisés en fragments de tegulae, venant s’appuyer sur le béton moulé qui a été coupé.
Cliché 10 – Détail fermeture à l’intérieur du bassin.
Cliché 9 – Vue d’ensemble conduit et bassin.
Cliché 8 – Murs extérieurs du bassin
du premier aqueduc.
Cliché 7 – Détail intérieur du déversoir.
Cliché 5 – Détail des trous de la fermeture du déversoir.
Cliché 4 – Détail de la dalle de couverture avec les encoches de la fermeture.
Le déversoir et son système de fermeture
Au-delà du carrefour, dans le prolongement de l’arrivée du specus, le conduit se poursuit sur 3,50 m avant de former un angle de 78° et de se prolonger sur 6 m de longueur, correspondant au déversoir. L’angle a conservé ses dalles de couvertures qui ont reçu un revêtement de 25 cm d’épaisseur de mortier (Cliché 7).
La dernière dalle conservée présente dans son épaisseur deux encoches (Cliclé 4). À l’aplomb de celles-ci, on retrouve sur la hauteur des piédroits le prolongement vertical de ces encoches, jusqu’au rocher, 36 cm en-dessous du fond du specus. Ces encoches pouvaient recevoir deux poteaux verticaux (Cliché 5). Entre eux, devaient se trouver des planches formant ainsi le système amovible d’obturation du conduit. Celui-ci glissait entre deux dalles de couverture et descendait également dans une tranchée de 17 cm de profondeur en dessous du fond du conduit. Ce dispositif se situe à 4 m avant l’extrémité du déversoir. Au delà, l’eau devait s’écouler naturellement sur la pente du terrain (Cliché 6).
Figure A – Plan et coupes – relevés J.-L. Hillairet ; DAO V. Miailhe.
Le premier aqueduc
Le conduit du premier aqueduc provient du Bois de la Tonne en contournant le village de “Montpensé” par le sud-ouest. Il s’appuie sur le bord de la pente, en suivant les courbes de niveau. Le point d’arrivée à la culée du pont de Hautmont est actuellement très dégradé, au niveau de la jonction du deuxième aqueduc.
Le conduit a subi une dégradation importante récente, mais au-préalable, à l’époque antique, il a fait l’objet d’une adaptation au passage du deuxième aqueduc, puis d’une reprise tardive. Cependant, il reste encore les traces du fond du specus, formant un quart de cercle avant d’arriver à un bassin en amont de la culée (Figure A - coupe 3 et cliché 1).
La base du conduit est constituée d’un béton à tuileau reposant sur un hérisson de moellons, le tout remplissant la tranchée creusée dans le substrat rocheux (Cliché 2). À droite, le piédroit, réalisé en moellons est encore en place, alors que le piédroit gauche a été supprimé pour permettre l’agrandissement du conduit à l’arrivée du deuxième aqueduc.
PORTION SUIVANTE DES AQUEDUCS
Cliché 1 – Premier conduit à gauche et arrivée du deuxième aqueduc en face.
Cliché 2 – hérisson et fond du premier conduit à droite.
L'ARRIVÉE DES AQUEDUCS AU PONT DE HAUTMONT
Les Aqueducs Antiques de Saintes
Ce site présente une partie des recherches effectuées depuis 2003 par Jean-Louis Hillairet, l'archéologue responsable de l'étude et des fouilles des aqueducs antiques de Saintes.
Remerciements pour les prospections pédestres et les fouilles qui ont eu lieu depuis près de 15 ans avec la participation matérielle et financière de la SAHCM (Société d'Archéologie et d'Histoire de la Charente Maritime) et ses nombreux bénévoles, tout particulièrement Vincent Miailhe pour les relevés topographiques et Gérard Couprie pour ses recherches de terrain. Remerciements également aux propriétaires des terrains fouillés pour leur intérêt ainsi qu'aux mairies.