Une première approche de l’étude montre la maîtrise d’effets hydrauliques, dès le milieu du premier siècle de notre ère. Un mélange d’effets tel que l’accélération du débit horizontal (effet Venturi), l’accélération vertical (théorème de Bernoulli), le siphon avec des vases communicants et l’évacuation constante des résidus, dans le but d’équilibrer les forces provenant des deux aqueducs. Les volumes d’eau n’étaient pas identiques : 2 000 m3/j pour celui de Vénérand et 8 000 m3/j pour le Douhet.
PORTION SUIVANTE DES AQUEDUCS
PORTION PRÉCÉDENTE DES AQUEDUCS
Coupe au niveau des bassins
Relevés et DAO J.-L. Hillairet
Restitution de la convergence des branches de Le Douhet et de Vénérand, dans la vallée de la Tonne
Relevés et DAO J.-L. Hillairet
Bassins central et latéral, avec en face le départ en galerie vers Fontcouverte et en bas, le cloaque.
Cet endroit correspond à la jonction des branches des aqueducs du Douhet et de Vénérand, connu depuis le XVIIIe siècle et qui a fait l’objet de quelques fouilles par les érudits locaux.
Ce lieu recèle un complexe hydraulique totalement inédit dans l’antiquité, comprenant un bâtiment recevant les deux aqueducs, dans lequel plusieurs bassins monolithes en calcaires sont reliés entre eux pour le passage de l’eau potable, dont certains se superposent. Un système de nettoyage avec tuyaux de plomb et cloaque d’évacuation se trouve dans la partie inférieure qui emmène les eaux vers le centre de la vallée. Perpendiculaire aux aqueducs, une galerie construite hors-sol envoie les eaux de l’aqueduc vers Saintes, avec un specus en blocs monolithes en forme de U. En amont du bâtiment, les deux arrivées possèdent des aménagements spécifiques, tels des déversoirs qui régulent le débit de l’eau.
CONVERGENCE DE LA VALLÉE DE LA TONNE - LE DOUHET
Les banches des aqueducs du Douhet et de Vénérand se rejoignent dans la vallée de la Tonne dans un bâtiment de conception complexe constitué d'un ensemble de bassins cubique, circulaire et ovoïde, collectant l'eau de Vénérand d'un côté et du Douhet de l'autre. Le rétrécissement des conduits à l'arrivée des branches de Vénérand et Le Douhet créé un effet d'accélération de l'eau (effet Venturi).
La forme ovoïde et oblong des bassins de décantation permet à l'eau de tourbillonner (théorème de Bernoulli), évacuant les dépôts de particules par un tuyau de plomb rejoignant un cloaque d'évacuation. L'eau remonte alors dans les bassins circulaires supérieurs par un siphon. Par débordement, l'eau de deux bassins circulaires se rejoint dans le bassin cubique central taillé dans un bloc calcaire, puis poursuit son cours par une galerie couverte prenant la direction de Fontcouverte.
Les Aqueducs Antiques de Saintes
Ce site présente une partie des recherches effectuées depuis 2003 par Jean-Louis Hillairet, l'archéologue responsable de l'étude et des fouilles des aqueducs antiques de Saintes.
Remerciements pour les prospections pédestres et les fouilles qui ont eu lieu depuis près de 15 ans avec la participation matérielle et financière de la SAHCM (Société d'Archéologie et d'Histoire de la Charente Maritime) et ses nombreux bénévoles, tout particulièrement Vincent Miailhe pour les relevés topographiques et Gérard Couprie pour ses recherches de terrain. Remerciements également aux propriétaires des terrains fouillés pour leur intérêt ainsi qu'aux mairies.