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La salle du captage de l'eau dans l'aqueduc est au sud, derrière la cathèdre. Le lavoir est alimenté par deux canalisations, l'une prend l'eau de l'aqueduc en son fond, la seconde correspondant à l'alimentation initiale du baptistère prend l'eau au sommet du conduit antique. A partir du niveau de la canalisation d'origine, on en déduit une hauteur du bassin de la piscine baptismale de 1,10 mètre.
Au vu des éléments paléochrétiens symboliques qu’il rassemble, ce bâtiment était un baptistère paléochrétien pouvant dater de la fin du IIIe siècle. Il serait l'un des plus anciens baptistères connu à ce jour, rejoignant celui de Doura Europos en Syrie daté du milieu IIIème siècle. Les premiers baptistères datent de cette époque où la tolérance du gouvernement romain autorisait les chrétiens à pratiquer librement leur culte. La ville de Mediolanum Santonum n’était pas encore prête à recevoir cette religion au sein de la cité, pas avant le Vème siècle comme le montre l’étude de Louis Maurin et c’est sans doute pour toutes ces raisons, y compris la présence à proximité de la source sanctuaire de la ″Grand-Font″, que le choix de cette implantation a été décidée.
PORTION PRÉCÉDENTE DES AQUEDUCS
A 160 mètres en aval de la source de la Grand-Font, sur la commne du Douhet (Charente-Maritime), se trouve un baptistère paléochrétien de la fin du IIIème ou début du IVème siècle, au sein d'un lavoir du milieu du XIXeme, alimenté en eau par une prise directe au specus de l'aqueduc antique.
Dans le bâtiment taillé dans la roche, il y a de nombreux graffiti paléochrétiens comme un chrisme entouré d'un alpha et d'un oméga, plusieurs poissons (symbole des premiers chrétiens), une croix également entourée d'un alpha et d'un oméga, une croix sur socle et divers autres inscriptions. A cela s'ajoute un fauteuil sur socle rappelant les cathèdres, sur lequel il y a une croix dans un carré aux bords arrondis ainsi qu'un M gravé sur le repose pied pouvant être l'initiale de Saint-Martial, l'évêque de Limoges au IIIème siècle dont l'église du Douhet lui est consacrée.
La piscine baptismale a été recalibrée au XIXème siècle pour aménager le bassin du lavoir.
Le poisson « ichtus », du grec ancien ІΧΘΥΣ, est un symbole chrétien utilisé du IIe siècle au IVe siècle
Ι (Ι, Iota) : ΙΗΣΟΥΣ (Iêsoûs) «Jésus»
Χ (KH, Khi) : ΧΡΙΣΤΟΣ (Khristόs) «christ»
Τ (TH, Thêta) : ΤΕΟΥ (Theoû) «Dieu»
Υ (U, Upsilon) : ΥΙΟΣ (Huiόs) «Fils»
Ѕ (S, Sigma) : ЅΩΤΗΡ (Sôtêr) «Sauveur»
Traduisible par «Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur»
Chrisme gravé, symbole paléochrétien, formé des lettres grecques X (chi)
et P (rhö), encadré par les lettres A (alpha) et Ω (oméga) symbolisant le commencement et la fin
PORTION SUIVANTE DES AQUEDUCS
Cathèdre taillée dans le rocher, avec ses
accoudoirs, reposant sur un socle, où l'évêque ou l’officiant présidait l’assemblée liturgique. Le siège de l’évêque est le symbole de son autorité.
LE BAPTISTÈRE PALÉOCHRÉTIEN (LE DOUHET)
Les Aqueducs Antiques de Saintes
Ce site présente une partie des recherches effectuées depuis 2003 par Jean-Louis Hillairet, l'archéologue responsable de l'étude et des fouilles des aqueducs antiques de Saintes.
Remerciements pour les prospections pédestres et les fouilles qui ont eu lieu depuis près de 15 ans avec la participation matérielle et financière de la SAHCM (Société d'Archéologie et d'Histoire de la Charente Maritime) et ses nombreux bénévoles, tout particulièrement Vincent Miailhe pour les relevés topographiques et Gérard Couprie pour ses recherches de terrain. Remerciements également aux propriétaires des terrains fouillés pour leur intérêt ainsi qu'aux mairies.